Après six ans de lutte contre un projet de mine de graphite, des citoyens, élus municipaux et gens d’affaires de la Petite-Nation, en Outaouais, semblent avoir rallié le gouvernement du Québec à leur cause. Le ministre responsable de la région, Mathieu Lacombe, a annoncé lundi que le projet La Loutre n’obtient pas l’acceptabilité sociale nécessaire pour avoir l’appui du gouvernement.
Le ministre a déclaré que le projet de l’entreprise Lomiko Metals n’obtiendrait pas de soutien financier du gouvernement, une information aussi confirmée par le cabinet de la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina. « La demande d’aide financière formulée par l’entreprise auprès d’Investissement Québec ne répond pas aux critères en vigueur, notamment en ce qui concerne l’acceptabilité sociale », a transmis le cabinet par écrit à propos de ce projet de graphite, qui fait partie des minéraux critiques et stratégiques désignés par Québec.
« On verra comment la suite va se dérouler, mais si on lit entre les lignes, ce projet ne verra pas le jour. Techniquement ça n’empêche pas l’entreprise de poursuivre ses démarches, mais l’entreprise était en demande auprès du gouvernement pour un soutien financier, sans quoi le projet ne pouvait pas se réaliser », a précisé M. Lacombe au quotidien Le Droit, ajoutant que le projet n’est « pas au bon endroit ».
Louis St-Hilaire, porte-parole du RPLPN Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation et de la Coalition QLAIM, a été surpris de recevoir un appel de M. Lacombe lui partageant la « bonne nouvelle » lundi matin. « J’ai fait beaucoup de téléphones depuis que j’ai appris ça et les gens les plus impactés, à proximité du projet, ils en pleuraient. C’est un stress immense qui s’enlève de leurs épaules », a commenté M. St-Hilaire en entrevue avec Le Devoir.
Comme de nombreux citoyens mobilisés, il craint les impacts d’une mine à ciel ouvert en zone de villégiature, à proximité de plusieurs lacs récréotouristiques. Dès 2021, toutes les municipalités de la MRC de Papineau et plusieurs organismes s’étaient prononcés contre le projet d’extraction de graphite, un minerai utilisé dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques. La semaine dernière, plus d’une centaine d’entreprises de la Petite-Nation se sont officiellement prononcées contre le projet, le qualifiant de « destructeur pour le tissu économique, social et environnemental de la Petite-Nation ».
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